samedi 4 septembre 2010

Les mécanismes de la socialisation : l’intériorisation d’autrui

La socialisation s’effectue par le biais de l’apprentissage (qui passe par la répétition, l’imitation, l’application de récompenses et sanctions, les essais et les erreurs), de l’hérédité et du milieu extérieur (qui ont une influence sur l’apprentissage) ainsi que sur l’intériorisation d’autrui à laquelle les sociologues accordent une part importante.

Charles H.Cooley

Selon le sociologue Charles H.Cooley (Human Nature and the Social Order 1902), la conscience existentielle est le produit de l’intuition des perceptions de soi par autrui et la communication avec les autres. Le « soi » est social mais également conscience morale : le sentiment du bien et de l’obligation résulte de la synthèse d’influences subies sur une personne, grâce à sa sensibilité « sympathique » aux jugements des autres.

Georges H.Mead

Georges H.Mead a repris l’analyse du « soi social » en montrant comment l’enfant, à travers le jeu se développe mentalement et se socialise, en jouant le rôle des autres et en intériorisant leurs attitudes. Le Soi de l’enfant se développe par l’identification à d’autres personnes dans les rôles qu’elles remplissent et particulièrement par l’intériorisation de « l’autre généralisé », c’est-à-dire de l’ensemble organisé, structuré des autres rôles dont il dépend ; il construit également son Soi par la discrimination que son propre rôle lui permet de faire entre sa personne et autrui.

Par les fonctions qu’il attribue à la pensée et à l’intelligence dans l’apprentissage et dans l’action, Mead a contribué à dégager la psychologie américaine des limites physiologiques ou l’enfermait un behaviorisme strict. Pour Mead, la pensée est sociale car elle se développe par et dans la communication avec autrui.

Jean Piaget

Les travaux de Jean Piaget rejoignent ceux de Mead. Piaget a étudié en particulier le développement de la pensée chez l’enfant en identifiant plusieurs étapes jusqu’à l’intériorisation d’autrui, la socialisation :

Petite enfance : l’égocentrisme. L’individu commence par tout comprendre et tout sentir à travers lui-même (l’esprit se confond avec l’univers). A travers le jugement des autres, son anomie intellectuelle (incapacité) et affective cède le terrain, sous la pression des règles logiques et morales collectives. Jusqu’à 7 ans, c’est le contact avec les parents qui prédomine.

A la phase de l’égocentrisme succède une phase où l’enfant alterne entre égocentrisme primitif et acceptation passive de la pensée et des jugements d’autrui. « Le bon plaisir du moi est remplacé par le bon plaisir d’une autorité souveraine ».

Après 7 ans apparaît une phase de coopération, possible non pas avec des adultes mais des égaux, compagnons du même âge. Coopération qui mène à l’autonomie de la pensée et de la conscience morale. Les règles et les principes auxquels l’enfant obéissait par soumission et passivité deviennent, en passant par la réflexion et la critique qu’exige la coopération, des convictions, des jugements moraux personnels. Les connaissances, normes, valeurs sont progressivement intériorisés pour devenir raison et conscience personnelle.

Sigmund Freud

Freud et ses disciples ont sondé et éclairé les fondements affectifs de la conduite humaine et des rapports sociaux. La psychanalyse a contribué à expliquer le processus de socialisation à partir de 4 points essentiels : les rapports de l’enfant avec ses parents (Oedipe), l’ambivalence des sentiments (la capacité de l’être humain à aimer et à détester en même temps les mêmes personnes), le "transfert" et l’analyse du « surmoi ».

Exemple d'étude
Lire le résumé d’une étude réalisée par Claude Dubar, maître de conférence de sociologie à l’Université des Sciences et Techniques de Lille I sur le thème : "La socialisation : construction des identités sociales et professionnelles" (écrit théorique et pragmatique)

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