Pour Maurice Godelier, tout rapport social entre individus, qu'il soit politique, religieux, économique, familial... est soumis à la présence de "noyaux de réalités imaginaires" s'incarnant dans des institutions et des pratiques symboliques. Godelier rattache l'imaginaire à la pensée constituée des représentations que les humains se sont faites et se font de la nature et de l'origine de l'univers, des êtres qui le peuplent ou sont supposés le peupler et d'eux-même pensés dans leurs différences et/ou les différences qu'ils croient percevoir. Dans cet imaginaire, l'"idéel" constitue la part subjective des rapports sociaux. C'est-à-dire pour Godelier "l'ensemble des représentations, règles de conduite, valeurs, positives ou négatives, attachées par le contenu et la logique d'une culture, aux êtres, aux choses, aux actions, aux événements qui entourent les individus, événements qu'ils subissent ou procèdent d'eux." Une culture n'existe vraiment que si l'idéel dont elle procède est associé à des pratiques sociales et matérielles. Le symbolique est l'ensemble des moyens et des processus par lesquels des réalités idéelles s'incarnent dans des réalités matérielles et des pratiques qui leur confèrent un existence concrète, visible, sociale. Les symboles ne survivent, pour Godelier, que s'ils font sens. C'est pourqoi, contrairement à Claude Lévi-Strauss, il affirme que c'est l'imaginaire partagé qui maintient les symboles en vie (et non les symboles qui priment sur l'imaginaire et le réel).
Source : Au fondement des sociétés humaines, Ce que nous apprend l'anthropologie - Maurice Godelier.
C'est bizarre, autant de visites et pas de commentaires...
RépondreSupprimerparce que l'ideel ce n'est pas l'imaginaire...
RépondreSupprimerExactement
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