"Les méthodes qualitatives" de Sophie Alami, Dominique Desjeux et Isabelle Garabuau-Moussaoui, collection Que sais-je chez Puf, donnent un aperçu très concret du métier de chargé d'études. L'ouvrage s'appuie sur l'expérience des auteurs pour expliquer comment se construisent les enquêtes qualitatives en présentant les principales méthodes utilisées : élaboration des outils de collecte de données, recueil des informations, transcription, analyse, restitution des résultats. Il apporte aussi un éclairage sur le fonctionnement d'un cabinet d'études, avec tout ce que cela implique en termes de prospection clients, contraintes de marchés, rédaction de proposition de recherche, signature de contrats, recrutement d'un panel...
Voici quelques-unes des idées générales que nous retiendrons de cet ouvrage sur les méthodes qualitatives :
Tandis que les méthodes quantitatives utilisent une échelle d'observation macro-sociale, les méthodes qualitatives adoptent d'autres échelles d'observation, essentiellement meso-sociale (celle des organisations, institutions, filières socio-économiques...), micro-sociale (acteurs en interaction), micro-individuelle (pour appréhender, par exemple, les critères de prise de décision ). Voir article Dominique Desjeux sur les échelles d'observation.
La démarche de recherche n'est plus hypothético-déductive mais inductive. "Elle analyse les mécanismes sous-jacents aux comportements et l'interprétation que les acteurs font de leurs propres comportements". Voir article sur les 3 grandes démarches scientifiques.
Il s'agit d'une démarche compréhensive : on ne part pas d'hypothèses fermées à valider ou infirmer mais de questions larges à inverstiguer en tenant compte de l'émergence de nouvelles idées. Même s'il est utile en amont de réaliser un état des recherches réalisées sur le même sujet, qui permettra de repérer des thématiques peu investies susceptibles de déboucher sur des innovations en termes de résultats.
Les méthodes qualitatives mettent l'accent sur les effets de situation plus que d'apparteannce sociale qui relève des méthodes quantitatives, les interactions sociales sous contraintes, la place de l'imaginaire, le jeu des acteurs avec les normes sociales. Elles sont utilisées pour étudier des phénomènes sociaux émergents, en créativité dans un processus entrepreneurial d'innovation, pour résoudre des problèmes, illustrer des enquêtes quantitatives ou les préparer.
Elles permettent de faire apparaître des dimensions qui ne sont pas forcément visibles : diversité des pratiques, mobilité des frontières dans les étapes de cycle de vie d'un produit en fonction de la culture, construction identitaire, jeux de pouvoir entre acteurs...
La généralisation n'est pas fondée sur la fréquence comme dans les enquêtes quantitatives mais sur la diversité des "occurences".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire