mardi 12 avril 2011

Le concept de représentation

Le mot représentation se compose en deux parties
La première « re » indique une répétition qui peut être, selon le dictionnaire, une simple répétition, une répétition avec changement ou la reprise de l’action avec progression (Robert méthodique 1987). La deuxième partie du mot : « présentation » peut être comprise comme un moyen de connaître par désignation. La représentation est donc l'action qui reconstruit l’image d’un objet, préalablement désigné.

La représentation sociale a fait l'objet de très nombreuses études depuis Durkheim qui l'appréhendait tant au niveau individuel que collectif. Mais c'est Serge Moscovici, père fondateur de la psychologie sociale, qui a remis le concept de représentation sociale sur le devant de la scène dans les années 80.
Considérées comme des grilles de lectures et des guides d'action pour l'individu par Michel Denis « Les représentations sont un produit de l’esprit humain qui recrée en lui une image complexe de son environnement afin de mieux penser et agir sur celui-ci. »

Comment cela se produit-il  concrètement ?
L'individu subit tout d'abord l'effet d'une perception, étape intermédiaire entre l’objet et sa représentation, définie ainsi par Madeleine Grawitz en 1994 : « fonction par laquelle notre esprit se forme une représentation des objets extérieurs ». Notons que cette perception est rendue possible par nos sens : le toucher, l'ouïe, la vue, le goût.
L’objet est alors imaginé et associé à une idée connexe, puis il est classé. La classification est rendue possible parce qu’il y a eu auparavant association image/idée. Cela permet de mettre en rapport plusieurs objets et symboles. La classification d’objets opérée par la représentation agit à la fois comme système de référence et comme système d’ordination.
Les représentations fournissent donc un cadre de référence à l’individu qui lui permet de s’orienter dans le groupe et dans son environnement.

Pour Serge Moscovici les représentations ont des « spécificités individuelles mais également un noyau partagé par la plupart des esprits humains »
D’une part, parce qu’ils participent à la même culture, d’autre part parce que les représentations portent sur des phénomènes sociaux, qu’elles sont « issues et héritées de la société ». Serge Moscovici s’intéresse aux représentations sociales en tant qu’interactions entre individus et/ou groupes étudiés dans leur dynamique, leur élaboration, leurs évolutions.

La notion de noyau est reprise et développée par Jean-Claude Abric
Toute représentation sociale est constituée d’éléments « périphériques » organisés autour d’un petit nombre « d’éléments centraux » qui expriment les significations que les individus du groupe assignent collectivement à une représentation. C’est la partie « dure » de la représentation, la partie la plus consensuelle de la représentation. Prenons l'exemple d'un objet : une Ferrari.
Le noyau central des représentations relatives à une Ferrari est constitué par :
  • la nature de l'objet représenté (on est tous d'accord pour dire que c'est une voiture)
  • la relation de cet objet avec le sujet ou le groupe (on est tous d'accord pour dire qu'elle sert à se déplacer)
  • le système de valeurs et de normes (on est tous d'accord pour dire que c'est une voiture de luxe)

Les éléments périphériques expriment des points de vue individuels tout en respectant une logique à tout le groupe car ces dernières sont interprétées à partir du noyau central.
Dans l'exemple de la Ferrari, nous pourrons par exemple trouver "l'esthétique" valeur relative en fonction du goût des uns et des autres, la "chèreté" valeur relative en fonction des moyens financiers de chacun et du prix que l'on est prêt à mettre pour obtenir cette voiture.


 


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