mardi 13 juillet 2010

Consommation et construction identitaire

La consommation permet aux individus de se mettre en récit à travers notamment l'extension du soi traduite à travers ses choix de consommation.

Il faut partir du principe que l'identité individuelle doit être conçue comme un processus différentiel (on acquière une identité dans la différence),  dialogique (on négocie des facettes identitaires avec d'autres acteurs sociaux) et temporelle.

Selon Erwin Goffman, les pratiques de consommation mettent en jeu un ensemble d'interactions qui sont comme un théâtre dans lequel l'individu se met en scène. L'entité n'est pas homogène et unique dans la mesure où nous disposons de plusieurs "soi" :
  • le soi perçu, la façon dont l'individu se perçoit
  • le soi vitrine, la façon dont l'individu se pense perçu par les autres
  • le soi idéal, la façon dont l'individu souhaiterait être perçu.
La propriété peut être conçue comme "un prolongement de l'être" (Hegel), les objets consommés constituant un système sémiotique d'expression par lequel les individus expriment leur personnalité et leur appartenance culturelle. La consommation symbolique signifie que l'individu cherche à améliorer son image de soi à travers la consommation de biens symboliques.
Ainsi selon McCracken, avoir et être sont distincts mais inséparables. On peut parler d'extension du soi lorsque l'être prévaut sur l'avoir dans la possession d'un objet.
Le soi étendu peut s'exprimer à travers le désir de collection qui, complétée à tout prix, exprime une mise en valeur personnelle symbolique. Le vol d'objet peut être vécu comme une diminution du moi.

Assimilation/différentiation : ambivalence dans la construction de l'identité
L'individu oscille entre une stratégie d'assimilation à son groupe d'appartenance dans une volonté normative et au groupe de référence auquel il veut s'identifier et une volonté de différenciation (provocation, transgression).